ÉLECTION… ET RÉCESSION?

USA-UE_eurobole.comLe 5 août 2024, à trois mois de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, les bourses ont vécu un flash krach mondial. La plus forte baisse a eu lieu au Japon: -12,4% pour l’indice Nikkei, la pire chute depuis le krach de 1987. Même si la bourse japonaise reprenait 10,23% le lendemain, le krach de Tokyo s’explique par deux facteurs. D’abord et en partie, le changement de politique monétaire de la banque centrale japonaise qui a augmenté ses taux d’intérêt en soutien au yen, lui faisant gagner 10% en un mois par rapport au dollar, tout en provoquant l’inquiétude des investisseurs en exportations nippones. Ensuite et surtout, la crainte d’une récession aux États-Unis où, selon les chiffres du marché de l’emploi américain, le taux de chômage est monté à 4,3% en juillet. Le double tsunami boursier, arrivé à Tokyo et reparti de là, a provoqué une tempête sur les places boursières, mais avec des vagues variables. À la bourse de Wall Street le Nasdaq perdait 2,5%, le S&P 500 2,1%, le Dow Jones 1,9%. Le bitcoin a perdu quant à lui quelque 20% en une semaine. La crainte d’une récession, soit une baisse de la croissance pendant deux trimestres consécutifs ou plus, pourrait inquiéter particulièrement les détenteurs asiatiques de la dette américaine. Le Japon et la Chine étant les deux principaux détenteurs étrangers de cette dette, ils pourraient craindre une diminution de la valeur des bons du trésor qui leur sont crédités. En 2020, la première économie mondiale avait déjà frôlé la récession en raison du Covid-19. Au début de la pandémie, plusieurs détenteurs étrangers de la dette américaine en avaient vendu des parts, réduisant leur exposition au risque à court terme. Néanmoins, fin 2020 des investisseurs étrangers avaient repris les achats de dette américaine, la dette liée à cette période spécifique étant dénommée pour l’occasion dette Covid. Cette même dette Covid, qui était en fait un nouveau crédit s’ajoutant au crédit d’ensemble, avait permis aux États-Unis de se maintenir à flot. Mais en 2024, si le crédit étranger devait diminuer alors que l’économie américaine est encore fragile, la possibilité d’une récession réapparaîtrait. À l’issue de l’élection présidentielle, que le gagnant soit démocrate ou républicain, le vainqueur pourrait être confronté au retour de ce risque systémique.

“You cannot now, if you ever could, spend your way out of a recession.”

James Callaghan – 28 September 1976

«Vous ne pouvez pas maintenant, si tant est que vous eussiez jamais pu, dépenser selon votre habitude en cas de récession.»

James Callaghan – 28 septembre 1976

Qui vaincra en novembre? Les démocrates Kamala Harris pour présidente et Tim Walz pour vice-président? Les républicains Donald Trump pour président et James David Vance pour vice-président?

Du point de vue du billet vert, ça serait
chou vert et vert chou

[…]

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