Le 32ème sommet de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, le 28 avril 2018 à Singapour, a été marqué par sa déclaration inventoriant les changements qui surviennent dans le monde et leur réponse dans le Sud-Est asiatique. À sa création en 1967 l’ANASE s’inspira de l’expérience européenne, mais avec pondération. Par la suite, plutôt que de proclamer trop tôt une union indécise, l’ANASE se contenta de rester une association, ne lançant sa propre communauté économique que fin 2015. C’est en 2018 qu’elle envisage une plus grande intégration avec sa Vision communautaire 2025. Quelque cinquante ans après 1967, le sens de la mesure asiatique pourrait-il stimuler l’inspiration en sens inverse? Au lendemain des pourparlers intercoréens, l’ANASE a en effet convenu de donner la priorité aux échanges dans son voisinage. La suite de cette quête est aussi facile à prévoir qu’un sermon du dimanche, cette marche vers l’autonomisation devant compter sur un environnement a priori favorable, celui des géants économiques chinois et indien.
“The transformation of slave minds into free minds required what I will call inspired toughness. Here I hope, Mr. Prime Minister, you will bear with me if a Bible-quoting atheist like me amplifies his point by referring to a bit of Bible lore. When Moses liberated the Hebrews from Egypt he did not as he could easily have done, lead them directly to the Promised Land. Instead he dawdled about in the desert, I believe, for some forty years. Predictably there was a lot of murmuring and even threats from the Hebrews who did not at all enjoy the hardships of desert life and also because they believed that stupid Moses had lost his way. But wise Moses had a good reason for his Long March strategy. Be wanted to purge the Hebrews who had submissively endured Egyptian oppression of their slave mentality and rid them of their craving for the flesh-pots of Egypt by exposing a generation of Hebrews to the rigours of the desert and generally toughening them up.”
Sinnathamby Rajaratnam – 16 September 1983
«La transformation d’esprits esclaves en esprits libres exigeait ce que j’appellerai de la dureté inspirée. Ici j’espère, M. le Premier ministre, que vous supporterez qu’un athée citeur de Bible comme moi amplifie son propos en se référant à un peu de tradition biblique. Quand Moïse libéra les Hébreux d’Égypte il ne fit pas comme il aurait pu facilement faire, les conduire directement à la Terre Promise. Au lieu de cela il traîna dans le désert, je crois, pendant quelque quarante ans. Comme on pouvait s’y attendre il y eut beaucoup de murmures et même des menaces de la part des Hébreux qui n’appréciaient pas du tout les difficultés de la vie désertique et aussi parce qu’ils croyaient que le stupide Moïse avait perdu son chemin. Mais le sage Moïse avait une bonne raison pour sa stratégie de Longue Marche. Le but voulu était de purger les Hébreux ayant docilement subi l’oppression égyptienne de leur mentalité d’esclaves et de les débarrasser de leur appétence pour les débauches de l’Égypte en exposant une génération d’Hébreux aux rigueurs du désert et en endurcissant l’ensemble.»
Sinnathamby Rajaratnam – 16 septembre 1983
Dans un accord de libre-échange, une séparation survient parfois pour un mieux. Cependant, il peut arriver un jour ou l’autre qu’une des deux parties ait à regretter les conséquences de son choix.
Knows it sounds funny…
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