Inauguré le 17 janvier 2018, le parlement catalan issu de l’élection régionale du 21 décembre 2017 apporte plus de questions que de réponses. Organisé sur volonté de Madrid, le scrutin remplace surtout une génération d’indépendantistes par une autre, avec l’arrivée de Roger Torrent et le retrait de Carles Puigdemont. Aucun parti ne s’est imposé mais, avec 70 sièges sur 135, les indépendantistes de Junts per Catalunya (34), de Esquerra Republicana de Catalunya (32) et de Candidatura d’Unitat Popular (4) l’ont emporté, malgré la prison et l’exil pour certains. Du côté des souverainistes, le Partido Popular s’est effondré avec 4% et, maigre consolation pour la Moncloa, les premiers en voix, mais avec 25%, étaient les Ciutadans, au nom représentatif de la confusion des idées: des citoyens sont les habitants d’une république; ceux d’une monarchie, même parlementaire, sont des sujets. En 2013, pressentant la boxon confusion sémantique et politique d’une Espagne prise entre la crise des subprimes de 2008 et la crise régionaliste de 2018, Antonio Muñoz Molina publiait Todo lo que era sólido, une réflexion sur les droits civiques et nationaux dans son pays qui, comme ils ont été acquis, peuvent aussi être perdus. En Espagne, comme ailleurs dans l’Union Européenne, il y a en temps de crise diverses occasions de division. À commencer par le début: une Union entre diverses formes juridiques d’États.

«En proclamar la nostra República, fem arribar la nostra veu a tots els pobles d’Espanya i del món, demanant-los que espiritualment estiguin al nostre costat i enfront de la monarquia borbònica que hem abatut, i els oferim aportar-los tot el nostre esforç i tota la emoció del nostre poble renaixent per afermar la pau internacional.»

Francesc Macià – 14 d’abril de 1931

«En proclamant notre République, nous faisons arriver notre voix à tous les peuples d’Espagne et du monde, en leur demandant qu’ils soient spirituellement de notre côté et contre la monarchie bourbonienne que nous avons abattu, et nous leur offrons de leur apporter tout notre effort et tout le frisson de notre peuple renaissant pour renforcer la paix internationale.»

Francesc Macià – 14 avril 1931

Hypothèse: dans un proche avenir, pour faire face aux défis qui la concernent, l’UE doit s’unifier vraiment et dans l’urgence. Cette nouvelle Union continuerait-elle d’intégrer républiques et monarchies?

Une monarchie en moins avec le Brexit,
une autre avec le régionalisme catalan?

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