Le podium des élections législatives françaises des 30 juin et 7 juillet 2024 a été plus original qu’un podium olympique: la première et plus haute place est passée à gauche, la seconde place est passée au centre et, si ça peut la consoler, la troisième place est restée à droite, quoique devenant plus basse que les deux autres. La médaille d’or est donc revenue au Nouveau Front Populaire avec 182 députés, la médaille d’argent à Ensemble avec 165 députés, la médaille de bronze au Rassemblement National avec 143 députés. Dans l’ensemble pourtant, c’est la médaille de chocolat qui revient à l’Assemblée nationale. Le vrai vainqueur se trouve à l’Élysée. Si, entre les deux tours, les alliances de circonstance ont permis les scores inédits de ces législatives anticipées, au final aucun groupe parlementaire n’a la majorité absolue. Le centre perd sa majorité relative, mais de toute façon il n’avait pas de majorité absolue auparavant. Face à la majorité relative du NFP et à la minorité relative du RN, le gouvernement centriste reste en place. Gabriel Attal devrait donc demeurer premier ministre, d’abord jusqu’à l’issue des Jeux Olympiques de Paris, ensuite jusqu’à nouvel ordre. Quant au pouvoir présidentiel, s’il ne semble pas renforcé par la nouvelle donne, il peut prendre une hauteur olympienne vis-à-vis d’une assemblée plus divisée que jamais. La tactique jupitérienne d’Emmanuel Macron pourrait s’avérer payante, du moins à court terme. Tant que les extrêmes de droite et de gauche servent d’épouvantail électoral, le centre peut utiliser tantôt l’un contre l’autre, tantôt l’autre contre l’un. Cependant l’hexagone inquiète, dans ses six coins et au-delà. Le MEDEF a demandé une politique économique stable et lisible au gouvernement, l’Union Européenne a épinglé la France pour déficit excessif, et dès avant ces élections les marchés internationaux avaient revu la note du crédit français à la baisse.

«Retenons, Messieurs, cette forte parole, l’important dans la vie, ce n’est point le triomphe mais le combat; l’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu.»

Pierre de Coubertin

Pour Gabriel Attal le plus dur recommence. Ne pouvant pas se coaliser avec une gauche exigeante, ne pouvant pas compter sur une droite subdivisée, le gouvernement compte sur ses propres forces.

L’essentiel c’est d’y participer

[…]

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