Succédant à l’ex-patronne des patrons italiens Emma Marcegaglia, l’ex-patron des patrons français Pierre Gattaz est devenu le 5 juillet 2018 président de BusinessEurope. Cette confédération étant, en même temps que le Centre européen des employeurs et entreprises fournissant des services publics et la Confédération Européenne des Syndicats, un des trois partenaires du dialogue social européen, Gattaz représente le patronat européen dans une période de turbulence mondiale. Tandis que, à la tête du Mouvement des Entreprises de France, Gattaz avait hésité entre un soutien à François Fillon ou à Emmanuel Macron lors de la présidentielle française de 2017, c’est sans hésitation qu’il devrait défendre les employeurs du secteur privé sur deux fronts: dans l’Union Européenne et dans la guerre commerciale intercontinentale. En effet le 20 juillet à Buenos Aires, le G20 Finances a exposé l’Amérique seule contre tous, Washington voulant imposer des taxes douanières exorbitantes à la Chine, au Japon, et à l’UE. Dès lors, la directrice du Fonds Monétaire International Christine Lagarde prévoit une possible baisse de 0,5 point du Produit Intérieur Brut mondial d’ici 2020, et le ministre français de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire va plus loin en disant refuser de négocier avec un pistolet sur la tempe. Du reste les performances varient d’un continent à l’autre, et si les méthodes de cowboy de l’administration Trump s’avèrent, on pourrait assister à un recul plus important encore du PIB de l’Europe. Son économie étant marquée par plusieurs années de croissance molle et d’inflation péniblement contrôlée, le spectre de la stagflation pourrait alors se profiler.
«Pour faire du commerce, il faut de nos jours être Américain; mais si l’on se contente d’être intelligent, on peut aussi bien être Français.»
Boris Vian, Inédits
Au-delà de ses contributions dans les sphères du lobbying et des think tanks, BusinessEurope pourrait-il jouer un rôle actif dans la défense des intérêts de tous les Européens?
Industrieuses industries
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