Depuis les élections générales du 4 mars 2018, l’Italie se morfondait dans l’expectative d’un nouveau gouvernement. Premier coup de théâtre le 23 mai: une coalition était annoncée entre la Lega et le Movimento 5 Stelle, les deux partis populistes surmontant leurs différences en nommant le juriste Giuseppe Conte à la tête d’un gouvernement ayant pour programme commun augmentation de dépenses et renvoi de migrants. Second coup de théâtre le 28 mai: posant son véto à l’alliance Lega-M5S, le président de la république Sergio Mattarella nommait l’économiste Carlo Cottarelli à la tête d’un gouvernement technique jusqu’aux élections anticipées. À l’origine de ce blocage il y a un autre économiste, Paolo Savona, exigé par les populistes au ministère de l’Économie et des Finances. La proposition de ce partisan d’une sortie italienne de l’euro aura été le choix de trop selon Mattarella et, suite au refus des Lega-M5S de présenter quelqu’un d’autre à ce poste, la crise s’aggrave entre le système constitutionnel romain et les antisystèmes provinciaux. Une crise qui est double. Crise constitutionnelle, car la péninsule remet en question sa constitution de 1948, garante du républicanisme mais aussi cause de fragilité institutionnelle avec son parlementarisme entortillé. Crise économique, car c’est à un choix de société que sont confrontés les Italiens, les prochaines élections étant annoncées comme un choix pour ou contre l’euro. Après le Brexit, la troisième économie de la zone euro voudrait-elle, troisième coup de théâtre potentiel, dire au revoir au projet européen?
«Io invece la saluto cordialmente.»
Carlo Azeglio Ciampi – 4 ottobre 1999
«Moi par contre je vous salue cordialement.»
Carlo Azeglio Ciampi – 4 octobre 1999
À l’instar de Syriza, la Lega et le M5S resteraient dans l’euro à condition de sortir de l’austérité. Mais contrairement à Londres, Rome et Athènes n’ont pas de plan C comme City à leur disposition.
Amateurisme côté cour,
ligue d’improvisation côté jardin?
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