Le 3 mai 2020, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo annonçait avoir découvert la véritable origine du Covid-19: selon lui il s’agit d’une expérience qui aurait mal tourné fin 2019 dans le laboratoire de norme P4 (Pathogène de classe 4) de l’institut de virologie de Wuhan, la Chine ayant couvert la gaffe par une zoonose qui serait apparue au marché aux fruits de mer de ladite ville. Pompeo parle d’une quantité significative de preuves mais n’en a montré jusqu’ici aucune, à l’image de nombreuses théories du complot qui ont fleuri depuis l’apparition du virus. Si dans les hypothèses sur l’origine du Covid-19 il faut donc être prudent, la question de l’origine laborantine du virus se pose néanmoins, certains éléments allant dans ce sens.
- La thèse officielle de la zoonose, la transmission du virus à partir d’une espèce animale vers l’espèce humaine, pâtit d’un chaînon manquant. Alors que cette nouvelle forme de coronavirus proviendrait de la chauve-souris, les scientifiques ne peuvent pas affirmer avec certitude quel aurait été l’hôte récepteur qui aurait transmis le virus à l’être humain. Le pangolin ferait partie de la chaîne de transmission par ingestion, mais les chercheurs n’ont pas pu établir comment le virus aurait été transmis de la chauve-souris au pangolin.
- D’après un article publié le 8 avril par la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, il existerait non pas un mais trois Covid-19, les types A, B et C, le type B localisé surtout en Asie, les types A et C localisés surtout en Europe et aux Amériques. Qu’un virus aussi contagieux ait pu muter deux fois en quelques semaines constituerait un cas inédit en virologie, ce qui pourrait expliquer pourquoi 85% des cas répertoriés à travers le monde se situent en Occident. Mais qui plus est, le triple typage du virus rendrait d’autant plus difficile la solution vaccinale car il faudrait créer non pas un mais trois vaccins. Et ce, pour ce qui apparaît être une maladie non immunisante, donc a priori non vaccinable.
- Le 10 janvier la Chine a partagé la séquence du génome avec l’Organisation Mondiale de la Santé, mais depuis Pékin refuse mordicus une enquête internationale sur l’origine du Covid-19 dans son épicentre et, partant, dans le laboratoire suspecté. Il se peut que la Chine craigne un cheval de Troie sur son propre territoire, introduisant des «preuves» soudaines avec pour prétexte la recherche scientifique. Mais il se peut aussi qu’elle ait des choses à cacher. Or s’il était avéré que les autorités chinoises étaient responsables, directement ou indirectement, de cette pandémie qui a déjà causé des milliers de morts, plus d’un million de cas et des milliards de dollars de pertes pour les États-Unis, alors on peut supposer que les procédures juridiques qui seraient lancées contre la Chine auraient une autre envergure que des sanctions commerciales.
Les soupçons ne doivent pas faire perdre de vue la capacité de la république populaire de tourner les défis à son avantage. Que ce soit en 1978, avec le passage de la pensée Mao à la pensée Deng, le parti communiste déplaçant la priorité nationale de la valeur travail à la valeur modernisation au troisième plénum de son XIème congrès, en 1989, avec les événements de la place Tiananmen à la suite desquels le pays démarra son émergence économique, ou en 2019, avec le mouvement de l’opposition hongkongaise stoppé par l’apparition du coronavirus. Reste que le Covid-19 a des conséquences allant au-delà d’«un pays deux systèmes». En mai 2020 c’est aux États-Unis qu’elles se font le plus ressentir.
«Lao-Tseu, ou un de ses cousins l’a obstinément chuchoté: quand le destin te rebrousse le poil en se mêlant de tes petites affaires, ne t’en irrite qu’après t’être demandé si des fois ça ne serait pas dans ton intérêt, eh, patate!
Hi! Hi! Hi!
La traduction est un peu libre, mais c’est le sens général!»Greg, Achille Talon et le grain de la folie
Multiplication des cas de contamination à la Maison Blanche, maladie inflammatoire connexe impactant des enfants, et 33 millions de chômeurs dont 20 millions et demi pour le seul mois d’avril.
Pas très protectionniste,
le Covid-19 version US
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