Le 9 août 2016, l’accueil de Vladimir Poutine à Recep Tayyip Erdogan a jeté un pont de la Russie à la Turquie. Avec 360 kilomètres entre Yalta et Sinop, 400 kilomètres entre la station de compression «Byeryegovaya» et Durusu, 600 kilomètres entre la station de compression «Russkaya» et Kıyıköy, les deux États gagneraient beaucoup par une reprise de leur coopération bilatérale et de Turkish Stream (renommé TurkStream), gelés après l’affaire du Sukhoï russe abattu en novembre 2015 à la frontière turco-syrienne. Mais les deux présidents en froid avec l’Ouest jouent serré: Poutine est mis sous pression par l’OTAN après la crise ukrainienne, et Erdogan reste à la tête d’une pièce maîtresse de l’OTAN malgré le coup d’État raté en Turquie. Pourtant tous les États riverains de la Mer noire, ceux de l’UE inclus, bénéficieraient de ponts entre leurs rives. Même si un pont rapprochant les deux plus longs États riverains du Pont Euxin serait d’une autre portée que celui qui relie, par exemple, l’ex-président géorgien Mikheil Saakachvili à l’oblast ukrainien d’Odessa.

«Ἐπὶ δὲ τῶν μὴ οὕτω σημειωδῶν ἢ μὴ τότε ἢ μὴ πρὸς τὴν ὑπόθεσιν τί ἄν τις μέμφοιτο; οἷον τὸν Τάναϊν δι’ οὐδὲν ἄλλο γνωριζόμενον ἢ διότι τῆς Ἀσίας καὶ τῆς Εὐρώπης ὅριόν ἐστιν.»

Στράϐων, Γεωγραφικά

«Mais sur les points qui n’y figurent pas soit du fait de l’époque soit du fait du sujet qui peut l’accuser de quelque chose? Ainsi du Tanaïs parce que n’étant connu par aucun autre élément ou parce qu’étant la limite de l’Asie et de l’Europe.»

Strabon, Géographie

L’Eύξεινος Πόντος, mer accueillante selon Strabon, était auparavant l’Ἄξεινος Πόντος, mer inhospitalière selon Pindare. Que cette mer soit accueillante ou pas dépend encore de ses navigateurs.

La navigation se fait en navigant

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