L’opération militaire spéciale lancée par la Russie en Ukraine le 24 février 2022 a été suivie de nouvelles sanctions occidentales contre Moscou, s’ajoutant à celles en vigueur depuis 2014. À défaut d’une intervention militaire de l’OTAN aux côtés de Kiev, qui risquerait de dégénérer en apocalypse, l’Ouest vise le nerf de la guerre et frappe l’économie russe. Les secteurs visés en priorité sont l’énergie (diminution drastique des importations de gaz et de pétrole russes), et la finance (suspension des échanges entre les devises occidentales et le rouble, et exclusion presque totale de la Russie de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, le système de messagerie pour les paiements financiers internationaux). Ce faisant, l’Occident aggrave sa propre situation économique – déjà éprouvée depuis la pandémie de Covid-19 – mais dans des proportions différentes. Si l’Amérique importe de Russie près de 10% de son pétrole et pratiquement pas de gaz, l’Union Européenne en importe 30% de son pétrole et 40% de son gaz, dans des proportions variables selon ses États membres. La Commission coordonne les sanctions décidées par les différents États de l’UE. Dans un plan de bataille bien préparé, les carences devraient être compensées, à tout le moins leur impact sur les prix devrait être réduit. Or les problèmes de la Bessarabie ne sont pas ceux de l’Arabie, et l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole ne prévoit pas d’augmentation significative de sa production. Ainsi, après que le prix du baril a augmenté de 20% dans la première semaine du conflit, passant de 100 dollars à 120 dollars, il est encore monté à 130 dollars le 8 mars, suite à l’annonce de l’arrêt des importations américaines d’hydrocarbures russes. De son côté, rien n’empêche la Russie de combler son manque à gagner en se tournant vers l’Asie, quitte à brader ses prix. Même questionnement s’agissant de l’efficacité des sanctions financières. Dans un premier temps la Russie perd, mais là aussi elle peut trouver des alternatives en Orient. Mise en chantier depuis 2014, la parade russe à SWIFT, le Система Передачи Финансовых Сообщений (Système de Transfert de Messages Financiers) connecte entre elles les banques russes et quelques banques de pays tiers. Ne représentant que quatre-cents utilisateurs et 15% du volume total de la messagerie financière russe, le СПФС est loin de remplacer SWIFT. Mais sa coopération avec le système de messagerie financière chinois, le Cross-border Interbank Payment System, pourrait donner le change. Une collaboration entre le СПФС et le CIPS permettrait l’accès de la finance russe aux partenaires internationaux de la Chine, à commencer par les pays asiatiques. De partenaire de Washington, de Bruxelles et de Pékin, Moscou deviendrait partenaire quasiment exclusif de Pékin.
«Я просто не понимаю, и мне трудно объяснить позицию Украины, которая ни разу не ответила на конструктивные предложения России в ходе переговоров по поставкам российского газа на Украину.»
Виктор Черномырдин – 1 января 2006
«Je ne comprends tout simplement pas, et il m’est difficile d’expliquer la position de l’Ukraine, quand pas une fois elle n’a répondu aux propositions constructives de la Russie lors des négociations sur la fourniture de gaz russe à l’Ukraine.»
Viktor Tchernomyrdine – 1 janvier 2006
Durant l’ère eltsinienne, le romantisme de marché désignait en Russie le passage improvisé d’un système économique à un autre, passage accompagné d’une inflation à deux chiffres, voire à trois.
Romantisme de marché version Commission?
[…]
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