Réunis en sommet les 27 et 28 juin à Bruxelles, les leaders européens ont convenu de la nouvelle équipe 2024-2029 devant diriger les institutions européennes. «Nouvelle équipe»: il faut relativiser. Le poste principal, la présidence de la Commission, reste dévolu à Ursula von Der Leyen, chrétienne-démocrate allemande. Les nouveaux venus sont António Costa, social-démocrate portugais, à la tête du Conseil, et Kaja Kallas, libérale-démocrate estonienne, à la tête du Service Européen d’Action Extérieure. L’équilibre entre les grandes familles politiques est donc maintenu. Cependant, les élections européennes du 6 au 9 juin ont été marquées par l’ascension de divers partis eurosceptiques. Ainsi au Parlement Européen, le groupe populiste Conservateurs et Réformistes Européens, 11,53%, devance le groupe libéral-démocrate Renew, 10,42%. Ainsi Giorgia Meloni, présidente à la fois du conseil des ministres d’Italie et du CRE, n’a pas apprécié que son groupe ne soit pas représenté dans les hautes instances. Telle est pourtant une des règles implicites de l’Union Européenne: tout populiste est persona non grata en haut lieu. En sera-t-il toujours ainsi? Les coalitions européennes étant supposées refléter les différentes formations dirigeant les pays de l’UE, il faudra suivre les conséquences des élections législatives françaises, les 30 juin et 7 juillet, sur le fonctionnement des institutions européennes.
«Vous êtes au pouvoir, restez-y. — Que les médiocres se serrent un peu et fassent quelque part aux capacités. — Élevez vos esprits, n’agissez plus dans l’intérêt de petites coteries. — Ne faites pas dire: «Plus ça change, plus c’est la même chose.» — Et la France peut encore reprendre son rang, — redevenir heureuse et fière; mais il est temps de le vouloir. — Allons, — du courage, — de l’énergie, — de la loyauté, — de la bonne foi; — que chacun ne cherche son bien que dans sa part du bien général. — Commençons, — car j’espère que tout ce qui a été fait jusqu’ici ne compte pas, — et que les sottises ont été aussi provisoires que le gouvernement, — qui, — j’aime à le croire, — a été forcé de les faire. — Mais, au nom du ciel, ne perdons pas un instant, — le pays est dans une situation telle qu’il ne peut attendre.»
Alphonse Karr, Les Guêpes – Juillet 1848
Tout comme l’Italie, la France est un des moteurs de l’Europe. Tout comme l’Italie, la France fait face à une montée populiste. Tout comme l’Italie, la France voit sa dette battre des records.
Plus ça nationalise, moins ça fédéralise
[…]
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