Le 5 janvier, en accroche à l’entrée prochaine de l’ARabian AMerican oil COmpany sur le New York Stock Exchange, l’Arabie saoudite octroyait à sa compagnie d’hydrocarbures le statut de société par actions, précondition à son Offre Publique Initiale au second semestre 2018. Bien que l’OPI ne devrait concerner que moins de 5% du capital d’ARAMCO elle est présentée comme la plus grosse de l’histoire, générant autour de 100 milliards de dollars. Analysant en juin 2016 le conflit yéménite, Jean-Christophe Victor rappelait l’importance des détroits qui, s’ils devaient être bloqués, empêcheraient aux pétroliers d’atteindre le canal de Suez. Selon ce point de vue la Méditerranée serait le principal débouché du pétrole saoudien, et Victor évoquait l’hypothèse d’un oléoduc contournant le détroit d’Ormuz en reliant Ras Tanura, quartier général d’ARAMCO, au port yéménite d’al Moukalla, sur le golfe d’Aden. Or a priori, rien n’empêcherait Riyad de contourner également le détroit de Bab el Mandeb par un pipeline reliant directement l’est à l’ouest du royaume, et débouchant sur la mer Rouge. La thèse de Victor, celle d’un pipeline sud, est surtout plausible parce que les principaux clients des Saoudiens sont non pas les Européens, mais les Américains d’une part, les Chinois de l’autre. Toutefois ce projet serait risqué car il marginaliserait la autres producteurs d’hydrocarbures du golfe persique: Iran, Qatar et autres. Mais dans quelle mesure cette logique territoriale pourrait-elle coïncider avec celle du marché boursier correspondant?
«C’est bien, on vous y conduira, à La Mecque. À condition que chacun obéisse aux ordres que je lui donnerai. Et pour commencer, il me faut des hommes pour la chaufferie.»
Hergé, Coke en stock
Dauphin du royaume, Mohammed ben Salmane veut éviter les écueils en diversifiant les sources de revenus. Cela implique des défis inédits. Mais le prince héritier a des arguments.
Actions principales dans l’or noir ou dans une station-service?
[…]
Pour lire la suite veuillez faire un don.
© eurobole.com