Dans les changements en cours à travers l’Union Européenne, le référendum constitutionnel italien du 4 décembre 2016 marque une étape importante. En disant no à la réforme du Sénat voulue par le premier ministre Matteo Renzi, les Italiens se sont aussi opposés à l’UE qui, dans l’ambiance post-Brexit actuelle, soutenait le sì. Mais avec le non à plus de 59%, l’Italie jusqu’ici europhile penche à son tour vers l’euroscepticisme. Ce changement ne vient pas de nulle part: quand, sans passer par la case «élections», Renzi accéda en février 2014 au poste de chef du gouvernement, il s’était fixé 1000 jours pour changer l’Italie. 1017 jours plus tard, la péninsule est à 0,8% de croissance, 12% de chômage, 133% de dette. En ajoutant les séismes récurrents et les arrivées de migrants, le projet de réforme qui était censé aboutir à des gouvernements stables a abouti à la chute de celui qu’on surnomme le demolitore. Et alors que cette crise politique aura des conséquences économiques au-delà de l’Italie, à la question de savoir si le non italien représente un risque pour la zone euro, le 5 décembre la Commission a répondu: non.
«Huic legi nec obrogari fas est neque derogari ex hac aliquid licet neque tota abrogari potest, nec vero aut per senatum aut per populum solvi hac lege possumus, neque est quaerendus explanator aut interpres eius alius, nec erit alia lex Romae, alia Athenis, alia nunc, alia posthac, sed et omnes gentes et omni tempore una lex et sempiterna et immutabilis continebit, unusque erit communis quasi magister et imperator omnium deus, ille legis huius inventor, disceptator, lator; cui qui non parebit, ipse se fugiet ac naturam hominis aspernatus hoc ipso luet maximas poenas, etiamsi cetera supplicia, quae putantur, effugerit.»
Marcus Tullius Cicero, De re publica
«Cette loi ne peut être modifiée par un droit suprême ni être sujette à dérogation partielle ni être entièrement abrogée, en vérité nous ne pouvons être libérés de cette loi par le sénat ou par le peuple, pas plus qu’elle nécessite à être expliquée par un autre interprète, il n’y aura pas une autre loi à Rome, une autre à Athènes, une autre maintenant, une autre plus tard, mais tant dans toutes les nations que dans tous les temps elle prévaudra comme loi unique et éternelle et immuable, elle sera une et universelle puisque dieu maître et empereur de toutes choses, en est l’inventeur, l’arbitre, le rapporteur; celui qui n’y obéira pas, fuira de lui-même et du fait de renier sa nature devra subir les plus grands châtiments, même s’il échappait à d’autres punitions, celles qui sont prononcées par un jugement.»
Cicéron, De la république
Avec plus de 350 milliards d’€ de dettes, le système bancaire italien est le plus exposé d’Europe. Or l’Italie n’est pas la Grèce. C’est, après l’Allemagne et la France, la troisième économie de la zone euro.
Roma città a perdita?
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