Le 30 octobre 2017, risquant trente ans en cabane catalane trois jours après sa déclaration unilatérale d’indépendance, Carles Puigdemont roi de l’évasion brouillait les pistes sur Instagram, fonçait en limousine jusqu’à Marseille, et s’envolait incognito avec cinq compagnons de route direction Bruxelles. Denken, durven, doen. Le 31, pour Halloween, le spectre réapparaissait au Press Club dans un numéro de surréalisme à la René Magritte, son exil ne concernant pas la Belgique selon lui. Tu parles Carles. L’aurions-nous vu dans la capitale belge et européenne sans l’ambiguë législation locale et sans la coalition libéraux-démochrétiens-NVA? La blague belge sur ce citoyen européen comme les autres amène un constat: ayant sciemment transgressé la loi de l’Espagne qui est à la fois un État membre de l’UE et une monarchie, le président destitué de la Generalitat de Catalunya force le déclenchement de l’article 155 de la constitution espagnole, n’est pas arrêté, s’exile dans un autre État membre aussi une monarchie, n’est inculpé dans son pays qu’après son départ. Et tandis que Puigdemont faisait son show au sein du club de la presse bruxellois, à l’extérieur des expatriés espagnols agitaient le drapeau européen en scandant Ésta es mi estelada, aux côtés de l’otra, portée quant à elle par des indépendantistes flamands.
«Soest: Wohl! Denn unserer spanischen Majestät Gesundheit trinkt nicht leicht ein Niederländer von Herzen.
Ruysum: Wer?
Soest (laut): Philipps des Zweiten, Königs in Spanien.
Ruysum: Unser allergnädigster König und Herr! Gott geb’ ihm langes Leben.
Soest: Hattet Ihr seinen Herrn Vater, Karl den Fünften, nicht lieber?
Ruysum: Gott tröst’ ihn! Das war ein Herr! Er hatte die Hand über dem ganzen Erdboden, und war euch alles in allem; und wenn er euch begegnete, so grüßt’ er euch, wie ein Nachbar den andern; und wenn ihr erschrocken wart, wußt’ er mit so guter Manier – Ja, versteht mich – Er ging aus, ritt aus, wie’s ihm einkam, gar mit wenig Leuten. Haben wir doch alle geweint, wie er seinem Sohn das Regiment hier abtrat – sagt’ ich, versteht mich – der ist schon anders, der ist majestätischer.»Johann Wolfgang von Goethe, Egmont
«Soest: Bien! Car à la santé de Sa Majesté espagnole un Néerlandais ne boit guère de bon cœur.
Ruysum: Qui?
Soest (fort): Philippe II, Roi d’Espagne.
Ruysum: Notre très gracieux Roi et Seigneur! Que Dieu lui donne longue vie.
Soest: N’aimiez-vous pas mieux son père, Charles Quint?
Ruysum: Dieu le réconforte! Ça c’était un Seigneur! Il avait la main sur la terre entière, et il était à tu et à toi avec vous; et quand il vous rencontrait, il vous saluait, comme un voisin en salue un autre; et quand vous étiez intimidé, il le savait de si bonne manière – oui, comprenez-moi – il sortait, il chevauchait, comme l’envie vient, au vrai à peu de monde. N’avons-nous pas tous pleuré, quand il céda ce régime-ci à son fils – je disais, comprenez-moi – celui-ci c’est bien différent, celui-ci est plus majestueux.»Johann Wolfgang von Goethe, Egmont
La région de Catalogne vote le 21 décembre sur décision de Madrid, Carles Puigdemont espère une victoire indépendantiste pour rentrer en libérateur, ce scénario dépasse Belgique, Espagne, UE.
Ceci n’est pas une piste
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