Envoyé le 2 octobre 2019 au président de la Commission Jean-Claude Juncker, le deal de Boris Johnson est le marché que le premier ministre britannique propose pour le sommet européen du 17 octobre. Marché conclusif peut-être, marché conclu sûrement pas. La question du backstop posant problème au Royaume-Uni dans sa quête d’un accord de libre-échange avec l’Union Européenne, Johnson découple l’Irlande du Nord du reste du Royaume-Uni en la laissant dans le marché unique européen pour une période transitoire. Au bout de quatre ans renouvelables l’Ulster pourrait rejoindre l’union douanière britannique, et entretemps une frontière entre les deux Irlande serait évitée par la création d’un no border camp avec de rares contrôles électroniques aux limites respectives. Ce deal est irréaliste à propos de la frontière maritime entre l’Irlande et la Grande-Bretagne, les marchandises transitant par le bras de mer étant supposément contrôlées de façon invisible par les nouvelles technologies. En l’état il n’y a pratiquement aucune chance pour que l’UE accepte ce deal d’ici au 31 octobre, date officielle du Brexit. Johnson veut-il donc rejeter la responsabilité du no deal sur Bruxelles? Dans ce cas, il n’aura pas suffi à Johnson de suspendre le parlement britannique du 10 septembre au 14 octobre, avant d’être rappelé à l’ordre par la cour suprême de sa majesté qui suspendit cette prorogation à dater du 25 septembre. Il lui faudrait en plus se comporter en proroguer avec ses interlocuteurs.

«Then he smashed, Ireland
Set up the Commonwealth, and more
He crushed the Scots at Worcester
And beat the Dutch at sea in 1653
And then
He dissolved the Rump Parliament
And with Lambert’s consent
Wrote the Instrument of Government
Under which Oliver was Protector at last»

Monty Python, Oliver Cromwell

L’ironie de l’histoire veut qu’après que l’ancien empire britannique se soit replié sur lui-même, il trébuche sur l’Irlande. Là même où avait commencé son expansion sous le Lord Protecor Oliver Cromwell.

But alas…

[…]

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