Pourquoi avoir affaire aux syndics plutôt qu’à la Première Ministre? Les négociations sur le Brexit patinant depuis juin 2017 entre les négociateurs UE (Michel Barnier) et UK (David Davis), les leaders européens ont négocié directement avec Theresa May sur la part budgétaire du divorce lors du Conseil des 19 et 20 octobre 2017. De cette réunion où la PM affichait un léger sourire face caméra entre une Angela Merkel et un Emmanuel Macron bouche sous la main, il ressort que les négociations sur la deuxième étape du Brexit devraient être conclues pour décembre. La deuxième étape? Oui, brûlée la première, qui négociait depuis mai 2017 l’adoption par le Conseil des directives de négociation du mandat de la Commission. Le premier de cordée Barnier est dépassé par ceux pressés d’avancer sur un sentier escarpé, même si en montagne on devrait mettre un pied devant l’autre car le chemin peut être accidenté. Quid de l’ardoise financière, au cœur de cette deuxième étape? May répond que le Royaume-Uni honorera les engagements pris durant son adhésion. Une adhésion datant de 1973, du temps de la Communauté Économique Européenne et bien avant l’euro. Ça fait deux nuances de taille. Les comptables estiment que la PM espère que la facture oscillera autour de 20 milliards d’€, Merkel estime qu’on avance, et Macron estime qu’on ne sera pas à la moitié d’un chemin représentant quelque 40 milliards. Loin en tous cas du chiffre estimé initialement.
«Il y avait autrefois un roi d’Espagne qui avait promis de distribuer des aumônes considérables à tous les habitants d’auprès de Burgos qui avaient été ruinés par la guerre. Ils vinrent aux portes du palais; mais les huissiers ne voulurent les laisser entrer qu’à condition qu’ils partageraient avec eux. Le bon-homme Cardéro se présenta le premier au monarque, se jeta à ses pieds, et lui dit: Grand roi, je supplie votre altesse royale de faire donner à chacun de nous cent coups d’étrivières. Voilà une plaisante demande, dit le roi; pourquoi me faites-vous cette prière? C’est, dit Cardéro, que vos gens veulent absolument avoir la moitié de ce que vous nous donnerez. Le roi rit beaucoup, et fit un présent considérable à Cardéro. De là vint le proverbe qu’il vaut mieux avoir affaire à Dieu qu’à ses saints.»
Voltaire, Préface de Catherine Vadé pour les contes de Guillaume Vadé
Dans un premier temps, l’UE estimait que les Britanniques paieraient leur Brexit entre 50 et 100 milliards d’€. Arrivant au sommet du plat pays, les alpinistes de Bruxelles doivent revoir leur métrage.
Qui va payer une différence de combien?
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