Après avoir passé vingt ans sur place, c’est dans un désordre général que les soldats américains ont quitté l’Afghanistan. La prise de Kaboul par les talibans le 15 août 2021, point d’orgue de leur reconquête du territoire afghan après une campagne de quelques semaines, a pris de vitesse les GIs et leurs alliés de l’OTAN. La chute du précédent pouvoir n’était pas une surprise, tant elle était attendue depuis 2020 avec les pourparlers de Doha entre l’administration de Donald Trump et les talibans, prévoyant le retrait américain pour le 1er mai 2021. Accédant à la présidence en janvier 2021, Joe Biden avait retardé la finalisation du retrait à la date symbolique du 11 septembre, avant de convenir du 31 août. Avec la débâcle de l’armée nationale afghane et l’afflux de candidats à l’exil à l’aéroport de Kaboul, Biden espérait retarder à nouveau le retard. Les taliban eux ne voulaient plus attendre, tout en jurant avoir changé. C’est l’empire du milieu qui prend le relais, avec un partenariat commercial. À l’issue de ce conflit ce sont, plus encore que les talibans, les Américains qui pourraient avoir changé. Incarné en théorie par Trump, le protectionnisme serait alors mis en pratique par Biden.
“Gatsby believed in the green light, the orgastic future that year by year recedes before us. It eluded us then, but that’s no matter—to-morrow we will run faster, stretch out our arms farther. . . . And one fine morning—
So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.”Francis Scott Fitzgerald, The Great Gatsby
«Gatsby croyait en la lumière verte, l’avenir orgastique qui d’année en année s’éloigne devant nous. Il nous échappait alors, mais peu importe—demain nous courrons plus vite, tendrons nos bras plus loin. . . . Et un beau matin—
Nous nous débattons ainsi, barques contre le courant, portés sans cesse en arrière dans le passé.»Francis Scott Fitzgerald, Gatsby le Magnifique
Se repliant sur leur pré carré, les États-Unis du XXIème siècle ravivent la doctrine Monroe du XIXème siècle au détriment de l’idéalisme wilsonien du XXème siècle. Quelle leçon faut-il en tirer?
De la diplomatie du dollar
à la diplomatie du yuan?
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