Au cours de l’année chinoise du dragon de bois, du 10 février 2024 au 28 janvier 2025, la Chine entend tirer profit des transitions en cours aux niveaux national et mondial. Au niveau national, la Chine émerge du Covid-19 avec une croissance de 5,2% en 2023. Voulant sortir de la période en dents de scie pendant la pandémie (2% en 2020, 8% en 2021, 3% en 2022), les autorités tablent sur une poursuite de la stabilisation de la croissance, entre 4 et 5%, en 2024. S’agissant de son inflation, la Chine va jusqu’à prévoir un possible 3%, par prudence sans doute, par calcul peut-être. Car c’est plutôt le risque de déflation qui inquiète les marchés. En janvier 2024, les prix à la consommation ont baissé au rythme le plus rapide qui soit depuis quinze ans, donc depuis la crise des subprimes liée au krach du secteur immobilier américain. La déflation chinoise coïncidant avec un déclin prolongé du secteur immobilier chinois, les bourses s’inquiètent de ce parallèle. Il a fallu un assouplissement de la politique monétaire de la banque centrale chinoise début 2024 pour rassurer les marchés. Au niveau mondial, 2024 est une année électorale en Russie en mars, dans l’Union Européenne en juin, aux États-Unis en novembre. La Chine suivra attentivement le résultat des élections au Parlement Européen et ses conséquences sur la composition de la prochaine Commission, notamment pour anticiper l’évolution de l’import-export. Mais l’empire du milieu veut aussi conforter son rôle de pivot entre la Russie et les États-Unis. Selon Youri Ouchakov, conseiller diplomatique du Kremlin, le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine auraient, dans une conversation téléphonique le 8 février, affirmé leur opposition à la politique d’ingérence étrangère des États-Unis. Pékin, qui profite économiquement de la guerre en Ukraine, veut conserver cet avantage tout en garantissant son entente avec Moscou. Or l’incertitude plane autour de la prochaine élection présidentielle américaine. Majoritaires à la Chambre des représentants, les républicains disent ne plus vouloir envoyer d’argent démocrate à l’Ukraine avant le résultat de la présidentielle. L’issue de ce scrutin aura donc une influence sur la suite du conflit russo-ukrainien, la Chine voulant déjà assurer ses arrières en confirmant ses liens avec la Russie.
«Le Chiaoux, homme de sens,
Lui dit: Je sais par renommée
Ce que chaque Électeur peut de monde fournir;
Et cela me fait souvenir
D’une aventure étrange, et qui pourtant est vraie.»Jean de La Fontaine, Le Dragon à plusieurs têtes et le Dragon à plusieurs queues
La Chine veut aussi renforcer ses avancées face aux États-Unis, comme on peut le voir dans deux domaines: l’informatique avec la révolution quantique, et la défense avec les missiles hypersoniques.
Heureux au jeu et malheureux en amour,
le dragon de bois?
[…]
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