Le 25 octobre, la victoire aux législatives polonaises de Droit et Justice (Prawo i Sprawiedliwość) avec 39%, après huit ans de pouvoir de la Plateforme civique (Platforma Obywatelska), ne fut pas seulement une victoire de l’alternance. Ce fut aussi une victoire de l’opportunité. La crise des migrants aura permis au parti conservateur et eurosceptique de capitaliser les voix des déçus. Tant pis si le bilan économique du sortant était bon, et tant pis si le dialogue entre la diète de Varsovie et les institutions de Bruxelles s’en trouvera compliqué. Le jour du passage à l’heure d’hiver dans le fuseau horaire européen, tandis qu’en Pologne les électeurs changeaient de leadership, à Bruxelles un sommet d’urgence du Conseil soulageait la pression sur l’Allemagne en répartissant cent mille migrants à travers les Balkans, donc en contournant le groupe de Visegrad. Et alors qu’à Bruxelles le bâtiment Justus Lipsius du Conseil recevait en direct les sondages polonais de sortie des urnes donnant le PiS vainqueur, le premier ministre hongrois Viktor Orban se félicitait de sa ligne dure. N’ayant pas su contrôler ses frontières au Sud, l’Union Européenne risque-t-elle une nouvelle forme de division entre Ouest et Est?

«La simplicité est la réussite absolue. Après avoir joué une grande quantité de notes, toujours plus de notes, c’est la simplicité qui émerge comme une récompense venant couronner l’art.»

Frédéric Chopin

Données polonaises pour 2014: 3,3% de croissance, 45,6% de dette, 8,2% de chômage. Dans l’UE, beaucoup voudraient faire aussi bien. Voyons qui seraient ceux qui pourraient faire mieux.

Bruxelles – Berlin – Varsovie

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