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NI DERRICKS, NI CENTRALES… NI GAZODUCS?

Allemagne-UE_eurobole.comÀ quoi ressemblera le mix énergétique allemand en 2023? Déterminée par sa position géographique, l’Allemagne n’a pas d’or noir sous sa forêt noire. Liée par les engagements nationaux, la coalition rouge-jaune-vert doit sortir du nucléaire fin 2022. Embarquée dans les aventures ukrainiennes de l’ami américain, la chancellerie voit suspendue l’ouverture du gazoduc Nord Stream 2. Olaf Scholz entame difficilement son mandat: pétrole à près de 100 dollars le baril de Brent, sources d’électricité réduites, réserves de gaz au niveau inquiétant de 35%. Le gaz russe représentant 55% des importations gazières allemandes, le chancelier n’aurait rien à gagner dans des tensions entre l’OTAN et la Russie. Pour que Berlin diversifie ses apports de gaz, il devrait acheter du gaz liquéfié. En bons fournisseurs, la Norvège, le Qatar et le Japon frappent à la porte de Brandebourg. Mais cela induit de nouvelles et coûteuses infrastructures: des terminaux méthaniers en mer, l’Allemagne n’étant approvisionnée que par des gazoducs. Autre défi pour l’équation énergétique, celui du nucléaire. Après avoir fermé les centrales de Brokdorf, de Grohnde et de Gundremmingen le 31 décembre 2021, l’Allemagne doit aussi fermer les centrales d’Emsland, d’ISAR et de Neckarwestheim pour le 31 décembre 2022. Le pays devra alors soit trouver une alternative à la part du nucléaire de son électricité, soit acheter du nucléaire à quelque voisin. Ça tombe bien: le 10 février, le président français quasi-candidat à sa succession annonçait son intention de gonfler le parc nucléaire hexagonal. Emmanuel Macron propose la construction de quatorze nouveaux réacteurs de type European Pressurized Reactors: six EPR pour 2035, huit pour 2050. Du nucléaire à revendre donc, à l’Allemagne par exemple. Mais là encore le calcul est hasardeux. Les promesses électorales sont une chose, les faits en sont une autre. D’abord, le seul EPR actuellement en construction à Flamanville gonfle ses retards (chantier commencé en 2007, démarrage prévu en 2023) et ses coûts (de 3,5 milliards d’euros à 19 milliards d’euros); ensuite, en dépit de problèmes de corrosion ayant mis huit réacteurs à l’arrêt, la France envisage une prolongation du fonctionnement de ses centrales actuelles au-delà de cinquante ans; enfin, tout cela suppose un accès préservé à l’uranium importé, ce qui n’est pas gagné.

«Wieder mal leute die mehr wissen als sie sagen.»

Horst Tappert, Derrick – Folge 80: Am Abgrund

«Encore des gens qui en savent plus que ce qu’ils disent.»

Horst Tappert, Inspecteur Derrick – épisode 80: Au bord du gouffre

Le mix énergétique allemand étant en pleine mutation, quels effets la nouvelle donne devrait-elle avoir sur le made in Germany, et plus largement sur l’économie de l’UE, dans le proche avenir?

Décalage entre la demande d’énergie et l’offre énergétique

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