Le regain de tension au Moyen-Orient en avril 2024 tend un peu plus un marché de l’énergie déjà tendu. À l’attaque israélienne contre le consulat iranien de Damas le 1er avril a répondu la riposte iranienne sur plusieurs cibles israéliennes le 13 avril. Israël et Iran en resteront-ils là, ou bien les coups pour coups vont-ils s’étendre? Il faudrait alors s’attendre à une envolée des prix du pétrole qui ne ferait pas l’affaire de l’Occident. Le 12 avril, dans l’expectative de l’offensive iranienne, le baril de Brent atteignait les 90$ tandis que le baril de West Texas Intermediate était à plus de 85 dollars. Le 14 avril, au lendemain de l’offensive, les deux indices dépassaient 90$, pour retomber juste en-dessous le 15 avril. Si un des deux belligérants décide de mettre le feu aux poudres, l’or noir repartirait à la hausse, vers les 100$ cette fois. Dans ce contexte, il convient d’observer la réaction de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole. Jusqu’ici, ni la guerre en Ukraine démarrée en février 2022, ni la guerre à Gaza démarrée en octobre 2023 n’ont amené l’OPEP à augmenter sa production. Au contraire, les pays pétroliers avaient réduit leur production tandis que le prix du baril dépassait déjà les 80$. Des conséquences du conflit israélo-palestinien comme les arraisonnements de bateaux de commerce, dans le détroit de Bab el Mandeb et dans le détroit d’Ormuz, n’y ont rien changé. En outre le 11 avril, dans son rapport mensuel sur le pétrole, l’OPEP indiquait que la croissance des secteurs du transport et de la pétrochimie en Asie devrait continuer à soutenir la demande en 2024. Les pays pétroliers devraient en profiter d’autant plus qu’ils maintiendront des coupes de production jusque fin juin, et peut-être au-delà. L’Occident aurait souhaité le contraire, or sa marge de manœuvre est d’autant plus réduite que trois membres de l’OPEP ont rejoint les BRICS le 1er janvier.
«Ὕβρις γὰρ ἐξανθοῦσ᾽ ἐκάρπωσεν στάχυν ἄτης, ὅθεν πάγκλαυτον ἐξαμᾷ θέρος.»
Αἰσχύλος, Πέρσαι
«Car la démesure en fleur a fait bourgeonner un épi de ruine, dont on ne récolte qu’une moisson pleine de larmes.»
Eschyle, Les Perses
La hausse des prix du pétrole aggravant l’inflation, quelles pourraient être les conséquences d’une hausse, si possible contrôlée, sur les économies occidentales, à l’heure des guerres hybrides?
Tout d’abord, quelles conséquences sur le pétrodollar?
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