Les 17 et 18 octobre, Xi Jinping accueillait à Pékin les représentants de 130 pays pour célébrer les dix ans de la nouvelle route de la soie. Initié en 2013, ce projet phare du président chinois a accru l’influence de la Chine en Asie, en Afrique et, en ordre dispersé, en Europe. L’investissement prévu initialement – 1.000 milliards d’euros à l’horizon 2049 – a pour but de financer la construction ou l’acquisition de ports, aéroports, voies ferrées et parcs industriels. Ces dernières années le projet a ainsi été marqué par un aéroport au Cambodge, une voie ferrée au Laos, un train à grande vitesse en Indonésie, un corridor économique au Pakistan et un pont rejoignant la Russie. Le projet, qui aurait déjà généré des contrats à hauteur de 1.900 milliards d’euros, soit près du double du montant initial, se chiffre aussi en prêts pour les pays participants: plus de 280 milliards d’euros contractés auprès d’Eximbank, la Banque d’import-export chinoise. Xi a dû revoir sa copie à cause des dettes engendrées par cette nouvelle route de la soie, des tensions géopolitiques actuelles, et du ralentissement économique post-Covid-19. La Chine privilégie désormais les investissements petits et beaux, développant surtout les infrastructures autour de son territoire, qui n’en est pas moins immense. Le projet suit sa route en Asie mais il stagne en Europe, où le fait majeur est la concession du port du Pirée en Grèce. L’Italie, qui avait rejoint cette route, songe maintenant à la quitter, les bénéfices qu’elle en a retirés n’étant pas ceux escomptés. Enfin l’Union Européenne a lancé une enquête sur des aides présumées illégales de la Chine à ses constructeurs de voitures électriques, ce qui détourne un peu plus les voies de communication avec l’empire du milieu.
«Sans doute la découverte des Indes occidentales aura-t-elle accéléré le développement des échanges et facilité la circulation des richesses. Mais il est permis de remonter plus avant dans le temps et de prêter aux croisades et à l’ouverture de routes avec l’Extrême-Orient un rôle non négligeable.»
Robert Massin, Les cris de la ville
Avec des technologies européennes à défendre face à la Chine et différentes mesures de rétorsion prévues en cas de dialogue infructueux, le temps n’est pas au beau fixe entre Bruxelles et Pékin.
Déficit commercial UE-Chine 2022:
400 milliards d’euros
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