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STX LA GAULOISERIE

France-UE_eurobole.comEn proclamant le 27 juillet 2017 «le droit de préemption de l’État» sur STX, Emmanuel Macron a, par la voix de son ministre de l’Économie Bruno Le Maire, renoué sans le dire avec la nationalisation, exception protectionniste confirmant en fait la règle libérale, beaucoup d’eau ayant coulé sous le pont de Saint-Nazaire depuis François Mitterrand en 1981. La poudre aux yeux de cette nationalisation provisoire ne doit pas faire perdre de vue que le conglomérat sud-coréen System Technology eXcellence a une majorité de 66,66% dans sa branche française via STX Europe, les 33,34% restants étant la propriété de l’État français via sa Banque publique d’investissement. C’est sur cette portion que l’État veut dorénavant être actionnaire à 50-50 avec l’Italie, ce qui est très confus: du 50-50 à ce niveau ça tient d’autant moins la route maritime que le 12 avril la France vendait la majorité de ses propres parts à la compagnie italienne Fincantieri, accord signé le 19 mai. Entre les deux dates il y eut l’élection de Macron et au-delà de la brouille entre États provoquée par sa marche arrière, c’est le nouveau rôle de la France dans l’Union Européenne qui pose question. À la veille du 14 juillet le ministère du Budget réduisait de 850 millions d’€ le budget de la Défense au nom du respect des critères de convergence européens, s’en suivait un conflit ouvert avec le chef d’État-Major des armées Pierre de Villiers, conclu par son humiliante démission. C’est maintenant au nom d’une politique industrielle européenne que Paris renfloue à la gauloise les chantiers navals de STX, d’importance stratégique puisque c’est le seul garage pour porte-avions d’Europe. Et pourtant, de quelle politique industrielle européenne parle la France quand elle floue un autre État membre de l’UE?

«-PAR TOUTATIS! PAR BÉLÉNOS!
-PAR ZUPITER! LES GAULOIS! ALEA ZACTA EFT!»

René Goscinny, Astérix en Corse

Après à peine deux mois de mandat, Emmanuel Macron cause une collision maritime dans ses relations avec Rome. Les fidèles du Jupiter gaulois descendront-ils plus tôt que prévu de leur Capitole?

Entre France et Italie, parfois ça se corse

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