Le week-end des 5 et 6 novembre 2016 au Royaume-Uni, de nombreux clients de Tesco Bank voulurent débiter de l’argent sur leur compte en ligne. Surprise, quelque 20.000 comptes étaient déjà débités, souvent de plusieurs centaines de livres. Une paille pour un yuppie du centre de la City, toute son épargne pour un working class hero de l’Outer London. En souhaitant que les lésés récupèrent les deniers escamotés, observons que cette affaire est exemplative de certains tours de magie modernes de l’hyperconnectivité. Premier groupe britannique du commerce de distribution, ayant des ramifications planétaires, Tesco s’est lancé à partir de 1997 dans les services financiers avec la Tesco Bank, fondée à parts égales avec la Royal Bank of Scotland. Devenue Public Limited Company en 2008, Tesco Bank mise sur le hard discount bancaire, ferme au fur et à mesure ses succursales, lance son compte courant en 2014, et se concentre depuis 2016 sur la banque en ligne. La tactique était évidemment risquée, et voilà un méga hacking flouant des milliers de clients. Leur banque a beau fonctionner non-stop, pas de chance pour eux, en cas de e-holdup un week-end, il n’y a personne pour répondre au call center.

««Et voilà», disait-il fièrement
«Et voilà, un billet de mille francs
Et voilà, disparu complètement»
Tout l’monde en restait comme deux ronds d’flan»

André Hornez, Rien dans les mains rien dans les poches

Une question pourrait se poser: alors que certains s’opposent à d’hypothétiques cyber-attaques plutôt qu’à de réels hackers bancaires, qu’en est-il de la crédibilité de l’e-commerce?

Ouvert 24/24, 7/7. Sauf le week-end

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