C’est cuit pour Thomas Cook. Le 23 septembre 2019, après 178 ans d’existence, le tour opérateur britannique annonçait être en faillite. Endetté de près d’un milliard de livres, Thomas Cook avait demandé l’aide du groupe chinois Fosun, propriétaire de Club Med, qui avait mis 800 millions sur la table. Mais les créanciers bancaires Lloyds et Royal Bank of Scotland réclamant 200 millions sans plus attendre, l’atterrissage a été brutal: 22.000 employés sont renvoyés, sans compter les pertes pour les milliers de prestataires liés à la compagnie à travers le monde. Côté touristes, c’est la plus grande opération de rapatriement depuis la seconde guerre mondiale: 600.000 touristes doivent rentrer chez eux, dont 150.000 Britanniques qui espèrent retourner dans la grisaille du Brexit avant le 31 octobre. Selon certains analystes en effet, la fin de Thomas Cook sonnerait le premier coup de clairon de la chasse à courre au yellowhammer. Une fin qui est en tout cas le crash d’un business model inadapté au XXIème siècle. Distancé par les compagnies low cost, visant une clientèle familiale, tablant sur les packages vol plus hôtel plus pension complète, Thomas Cook était plus cher que ses concurrents adaptés aux clients autonomes payant les seuls vols. Cette faillite est donc une bonne affaire pour les concurrents low costs européens, mais ils ne devraient pas crier victoire trop vite. Comme Thomas Cook, ils sont eux aussi menacés par une double concurrence, celle des sites internet touristiques et celle des low costs asiatiques. En attendant, pour faire patienter les vacanciers en rade, un site dédié a été affrété par la Civil Aviation Authority.
«-What’s the matter? … WHAT’S THE MATTER?
-In my country cooks cook! No servish table. Servish people servish table! Bloody foreigns’!»Jess Hahn and Akim Tamiroff, Topkapi
«-Quel est le problème? … QUEL EST LE PROBLÈME?
-Dans mon pays cuisiniers cuisinent! Pas serviche table. Gens serviche serviche table! Foutus ’trangers!»Jess Hahn et Akim Tamiroff, Topkapi
Le breakfast nauséeux, le suntan squameux, le T-shirt délavé, le short pas lavé, le boarding pass aux mains, les sandals aux pieds, les luggages pleins, les pockets vides: l’expat de Thomas Cook lance un SOS.
Qui veut sauver le touriste Ryan?
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