Le seizième sommet des BRICS, qui s’est déroulé du 22 au 24 octobre 2024 à Kazan, devait permettre à la Russie, pays hôte, de redorer son image diplomatique. Avec trente-cinq pays représentés, vingt-quatre chefs d’État ou de gouvernement, et la présence du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies Antonio Guterres, le coup de com’ géopolitique est réussi pour Moscou. Cela à deux semaines de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre. Pour ce qui est de l’efficacité réelle du groupe Brésil – Russie – Inde – Chine – Afrique du Sud, c’est une autre histoire. Certes le groupe s’est élargi en 2024 en groupe BRICS+ (à l’image de l’OPEP et de son doublon l’OPEP+) avec l’adhésion de quatre nouveaux États: Égypte – Émirats Arabes Unis – Éthiopie – Iran. Mais il y a aussi eu des couacs lors des douze derniers mois. D’abord le retrait de la demande d’adhésion de l’Argentine en novembre 2023. Ensuite le retrait de l’adhésion annoncée de l’Arabie saoudite en février 2024. Enfin deux adhésions avortées à Kazan: celle de la Turquie, son souhait d’adhésion étant remplacé par un souhait de plus étroite collaboration, et celle du Venezuela, accusant le Brésil de s’y être opposé. Les BRICS seraient-ils donc à l’image du «sud global», une structure trop hétéroclite pour être fonctionnelle? L’acronyme BRIC, cimenté par Jim O’Neill en 2001 pour Goldman Sachs, désignait alors les poids lourds des économies émergentes. Ayant été pris à la lettre par les intéressés, le groupe représente en 2024 quelque 45% de la population mondiale. Les estimations varient quant à son Produit Intérieur Brut. En 2003, Goldman Sachs estimait que le PIB des BRIC dépasserait celui des pays du G7 en 2040. En 2024, il représenterait en valeur nominale plus de 25% du PIB mondial contre près de 45% pour le G7. Certains estiment cependant qu’en valeur réelle, c’est-à-dire en tenant compte du poids de la dette, le PIB cumulé des BRICS dépasserait déjà celui du G7. Quoi qu’il en soit, s’agissant des aspirations à l’indépendance économique vis-à-vis des monnaies et des structures financières occidentales, la marche des BRICS semble être encore longue.

«Ça c’est visible, ils vous ont pas pris au sérieux.»

Anémone, Pour cent briques, t’as plus rien…

Lors de ce sommet, la Russie voulait faire avancer deux thèmes qui lui sont chers: celui de la dédollarisation et celui de BRICS Pay, système financier censé servir d’alternative au système SWIFT.

Déclarations d’intentions ou véritables décisions?

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