Le décompte des élections législatives suédoises, dans la nuit du 9 au 10 septembre 2018, dévoile la redistribution du pouvoir en Suède. Avec 40,6% pour l’alliance de centre gauche au pouvoir (Socialdemokratiska ArbetareParti + MiljöPartiet + Vänsterpartiet) et 40,3% pour l’alliance de centre droit (Moderaterna + Centerpartiet + Kristdemokraterna + Liberalerna), les centristes des deux bords limitent leurs pertes, tandis qu’avec 17,6% la droite populiste (SverigeDemokraterna) progresse, mais elle rate son triple objectif: 20%, deuxième force politique, faiseuse de rois parlementaires dans la monarchie Bernadotte. La politique des blocs continue donc, cependant pas comme si de rien n’était. Centre gauche et centre droit peuvent former une grande coalition, mais cela pourrait amplifier leurs reculs à la prochaine échéance. Le centre gauche peut aussi tenter un gouvernement minoritaire, mais c’est la garantie d’une instabilité permanente. En attendant le résultat de longues tractations, une observation s’impose sur les gagnants et les perdants relatifs: si le centre gauche a déçu certains électeurs par sa politique migratoire controversée, il en a gardé d’autres par son bon bilan économique (parmi les statistiques suédoises de 2017, l’inflation est à 1,8%, la croissance à 2,3%, le chômage à 6,7%); par contre si les populistes ont attiré certains électeurs par leur discours anti-migration, ils en ont éloigné d’autres par leur programme anti-État providence.
«Come se intende di politica lei, io invece non le capisco nulla. Siete state al concorso ippico?»
Ingrid Bergman, Europa ’51
«Comme si elle comprenait la politique elle, moi par contre je n’y comprends rien. Vous êtes allées au concours hippique?»
Ingrid Bergman, Europe 51
Dans la suite de la saison électorale 2018-2019 de l’Union Européenne, le scénario suédois pourrait-il se répéter? Ou comment faire en sorte que presque tout change pour que presque rien ne change.
Forthcoming years in Europe
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