Adoptée le 6 juillet 2016 via l’article 49 alinéa 3 de la constitution, c’est-à-dire sans passer par un vote de l’assemblée, la loi travail voulue par le premier ministre Manuel Valls entre en vigueur en plein été, après plusieurs mois d’une lutte sociale échauffée qui a coupé les dirigeants de leur base électorale. Victoire à la Pyrrhus pour un Parti Socialiste à l’impopularité record, à neuf mois du premier tour de la présidentielle de 2017 la partie semble déjà pliée, même avec des primaires qui écarteraient François Hollande. Ce dernier comptait sur une victoire française à l’Euro pour remonter dans les sondages à l’image de Jacques Chirac en 1998, et il pronostiquait une victoire 3-0 contre le Portugal. Il en aura eu pour son grade. Décrétée quant à elle la veille du match France-Allemagne, la loi travail veut niveler le modèle salarial français au niveau de l’allemand (accords d’entreprises plutôt que par branches, droits sociaux négociables, mini-jobs), des conditions de travail qui ne sont réjouissantes pour personne, quel que soit le pays de l’autre euro. Les syndiqués ne doivent pourtant pas rêver: à l’heure du Brexit l’heure n’est pas aux cadeaux d’entreprises. Mais le Medef ne devrait pas festoyer non plus: après les congés payés, l’ouvriérisme cocardier pourrait faire tache d’huile d’olive dans le sud des dettes souveraines.
«J’peux pas lutter
J’sais pas danser-é-é-é»Éric Charden, L’été sera chaud
La probable défaite du camp socialiste en 2017 n’empêcherait pas son successeur de reprendre la loi travail de Myriam El Khomri. Avec quelles conséquences pour la troisième mi-temps sociale?
D’Antoine Griezmann à atone grise mine
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