Pour son premier discours sur l’état de l’Union Européenne le 16 septembre 2020, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a ratissé large: protection des citoyens et de l’économie, renforcement du green deal, transformation numérique, approfondissement des relations avec les voisins et les partenaires de l’UE, renouvellement de l’approche sur la question migratoire, vigilance accrue sur l’état de droit, poursuite de la mobilisation face à la pandémie du Covid-19. Comment faire pour concrétiser ces différents engagements? Dans le cadre du green deal, la présidente préconise une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, contre auparavant une réduction de 40% par rapport au niveau de 1990. Ce faisant elle déçoit les écologistes, pour qui -55% ce n’est pas assez, et les libéraux pour qui -55% c’est trop. La seule annonce concrète concerne la santé, avec la création d’une agence européenne de recherche et de développement biomédicaux, comme ce qui existe déjà aux États-Unis. À l’origine de cette nouveauté il y a le Covid-19, censé aussi rééquilibrer certaines relations internationales. Qu’en est-t-il du sommet virtuel UE-Chine du 14 septembre, faisant suite à celui du 22 juin?
«Il y avait aussi les épouvantables nouvelles de Wou-Han, où des ministres communistes, lettrés chinois instruits dans Confucius, Kropotkine et Marx, approuvaient par discipline gouvernementale et pour obéir aux directives de l’Internationale la décapitation des meneurs paysans… Il y avait les articles de Mao-Tsé-Dzioun sur l’expropriation nécessaire des féodaux et des riches dans les campagnes chinoises. Mais était-il permis, à vrai dire, de parler d’une féodalité en Chine? Nos théoriciens se divisaient là-dessus.»
Victor Serge, Le Tournant obscur
L’optimisme veut qu’il y ait un équilibre dans les dernières discussions euro-chinoises: pour Bruxelles, le point d’équilibre passe par les droits de l’homme; pour Pékin, il passe par le commerce.
À partir de là, tout est une question de répartition
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