Le 22 juin 2019 devait être une première étape en forme de parcours de santé pour Boris Johnson dans sa course estivale au poste de futur Premier Ministre britannique. Et soudain… patatras. Au lieu de l’éditorial du Times sur le débat avec son outsider Jeremy Hunt, l’opinion publique d’Albion retiendra la une du Sun sur un fait divers, ordinaire par sa forme – une scène de ménage avec descente de police au petit matin du 21 juin – et extraordinaire par son fond – les deux tourtereaux en prise de bec étaient Johnson et sa compagne. Dans le genre prélude à une nomination comme PM de Sa Majesté, on a fait mieux. Le 22 juin n’avait lieu que le premier des seize débats opposant les deux postulants au 10 Downing Street, courtisant le vote des militants conservateurs pour la semaine du 22 juillet. Johnson peut-il encore redorer son image, ou son tempérament de backbencher imprévisible profitera-t-il à son rival, le ministre des affaires étrangères? Les deux hommes sont en tout cas d’accord sur une chose: pour le Brexit reporté, ça passe ou ça casse. Si aucun compromis n’est trouvé avec l’Union Européenne d’ici au 31 octobre, en route pour le no deal. Déjà plombée par trois années d’incertitude, la livre sterling risque donc d’importantes pertes financières fin 2019. Quant au parti conservateur, surclassé aux élections européennes avec seulement 8,8% des voix (contre 30,5% pour le Brexit Party, 19,6% pour les Liberal Democrats, 13,6% pour le Labour Party et 11,8% pour le Green Party), si son futur PM échoue dans la foulée de la démissionnaire Theresa May, il pourrait en payer le prix aux prochaines élections législatives.
«-To your health, Madam, Sir. You’re planning on settling here in the valley?
-Yes. I have a place at Deerfield.
-Deerfield? That’s pretty far out of the way, isn’t it?
-Yes, but it suits me.
-What political party do you folks up that way belong to?
-The American.
-Any Tories?
-Not that I know of. Why?
-Oh, nothing. I was just wondering. They say the Indians are going to line up with the British, but I suppose that’s just talk. Well, good night.»John Carradine and Henry Fonda, Drums Along the Mohawk
«-À votre santé, Madame, Monsieur. Vous envisagez de vous installer ici dans la vallée?
-Oui. J’ai une demeure à Deerfield.
-Deerfield? C’est assez loin de la route, n’est-ce pas?
-Oui, mais ça me convient.
-À quel parti politique vous autres gens sur cette route appartenez-vous?
-À l’Américain.
-Pas de Tories?
-Pas que je sache. Pourquoi?
-Oh, pour rien. Je me demandais simplement. On dit que les Indiens vont s’aligner sur les Britanniques, mais je suppose que ce ne sont que des mots. Eh bien, bonne nuit.»John Carradine et Henry Fonda, Sur la piste des Mohawks
Plus encore qu’une UE dont le leadership de l’après Jean-Claude Juncker se fait attendre, c’est l’Amérique du leadership de Donald Trump qu’un leadership britannique contestable pourrait contrarier.
The wannabe PM and his fist lady
[…]
Pour lire la suite veuillez faire un don.
© eurobole.com